Week-end à Troyes
25 / 28 février 2022
Loin d’imaginer la situation dramatique que nous vivons aujourd’hui, nous avions planifié (pourtant au dernier moment) d’aller faire un tour dans ma ville natale puisque c’est à Troyes que je suis née (ainsi que mon frère et ma sœur) et que j’y ai vécu jusqu’à mes 10 ans… J’y ai donc encore beaucoup de souvenirs. Cela faisait des années (je devrais dire dizaines d’années) que je n’y étais pas retournée !
Je vais donc dédier cet article à mon frère et à ma sœur… Cette première galerie de photos les concernera presque exclusivement car ce n’est certainement pas la partie touristique de la ville mais j’espère raviver leurs souvenirs et peut-être leur transmettre l’émotion que j’ai eu de revoir tous ces lieux de notre enfance !








Dès notre arrivée, nous avons pris possession de notre appartement AirBnB superbement bien situé, juste à côté de la synagogue, dans une rue faisant partie du circuit touristique… Nous étions logés dans un immeuble datant du 16ème siècle, un peu de guingois mais très sympa ! Nous avons très vite décidé d’aller faire un tour dans mon ancien quartier et j’étais tellement dans mes souvenirs que je n’ai pas senti la fatigue, j’avais retrouvé mes jambes de gamine… par contre, Pépère et Blandine étaient un peu crevés, pas étonnant quand on s’est aperçu qu’on avait quand même fait 8km !
Troyes est la capitale historique de la Champagne et, bizarrement, à y regarder de plus près, on observe que le tracé du contour de la vieille ville a la forme d’un bouchon de champagne… ça ne s’invente pas ! C’est au cœur du 16ème siècle que nous sommes transportés : les ruelles pavées cheminent au milieu d’un vaste centre piéton, très homogène, entre les maisons à pans de bois (le plus grand ensemble qui subsiste de nos jours en France) superbement rénovées et les monuments religieux (cathédrale, basilique et églises) avec leurs magnifiques vitraux qui font que de nombreux spécialistes ont baptisé Troyes « Ville Sainte du Vitrail ». Un musée du vitrail existe d’ailleurs, que nous voulions aller visiter, mais hélas il était fermé… La ville s’est développée grâce au dynamisme commercial datant des foires médiévales (les fameuses foires de Champagne), au rayonnement artistique et culturel de l’école champenoise de sculpture du 16ème siècle et, enfin, au savoir-faire industriel. Troyes s’est érigée en capitale de la bonneterie dès le 19ème siècle, je me souviens maman travaillant, entre autre, pour Valton (qui n’est autre que la marque Petit-Bateau). Tout le monde avait du travail à l’époque, ce qui n’a pas été la même chose quand nous sommes arrivés en Bretagne !
Nous avons bien sûr consacré pas mal de temps aussi à la visite des églises. Tout d’abord, l’église de la Madeleine dont la construction commença au 12ème siècle est surtout connue pour son célèbre jubé, une dentelle de pierre comme suspendue entre le cœur et la nef. Les magnifiques vitraux du chœur, qui datent du 15/16ème siècle, ont aussi attiré notre attention.
La basilique St Urbain (que j’ai nommé par erreur église !), construite à la demande de Jacques Pantaléon, originaire de Troyes, qui devint pape en 1261 sous le nom d’Urbain IV. Il fit construire la basilique à l’emplacement exact de la boutique de son père, un savetier… Les vitraux ici aussi sont remarquables.
L’église St Nizier attire l’attention par son toit aux tuiles vernissées qui nous font penser aux Hospices de Beaune.
Et pour finir, la Cathédrale St-Pierre-St-Paul, imposant édifice qui fut construit entre le début du 13ème siècle et le début du 17ème. Elle n’a qu’une tour, l’autre n’ayant jamais été élevée… L’intérieur, aux lumineuses pierres blanches, présente une remarquable unité malgré les siècles qu’a nécessités sa construction, mais c’est surtout à ses vitraux que le monument doit toute son originalité : 1500m² de verrières qui résument à elles seules l’histoire du vitrail du 13ème au 19ème siècle… magnifique !
Nous avons pu visiter le musée de Vauluisant (au moins, celui-là était ouvert !). L’élégant hôtel de Vauluisant, dont la façade Renaissance ne manque pas d’allure, abrite 2 musées : le 1er retrace l’âge d’or de l’art champenois à son apogée au 16ème siècle (peintures, sculptures, vitraux) vraiment très intéressant et le second évoque l’histoire de la bonneterie de 1750 à nos jours (avec évocation des marques emblématiques de la région, noms qui ont bien résonnés dans ma tête !)…
Après avoir parcouru pas loin de 25km en 2 jours, donc d’avoir bien exploré la ville, nous avons continué le pèlerinage. Quand j’étais petite, mes parents louaient à l’année une ferme désaffectée et nous y passions toutes nos vacances scolaires (à part les sacro-saintes semaines en Bretagne !) avec nos cousines… Imaginez les souvenirs engrangés dans ma petite tête. Maintenant, la ferme a été bien restaurée par la fille de nos loueurs et elle y a ouvert une maison d’hôtes vraiment très chouette (pour ceux que cela intéresserait, « Les Furets »). Nous y avions passé une nuit il y a une bonne dizaine d’années avec ma famille et avions retrouvé avec joie la propriétaire de l’époque… Hélas, dimanche il n’y avait personne !
Nous aimons beaucoup la campagne environnante et nous avons poussé jusqu’à Chaource, petit village typique, célèbre pour son fromage déjà prisé à l’époque de Philippe le Bel, et à découvrir impérativement pour son église qui recèle un véritable trésor dans une crypte : une mise au tombeau extraordinaire réalisée en 1515 par un artiste connu sous le nom de Maître de Chaource. On peut aussi y voir une magnifique crèche en bois doré datée de 1540, composée de 22 statuettes en bois sculpté, peint et doré à l’or fin…
Sur la route du retour, petit arrêt aux Riceys, seule commune champenoise à détenir 3 AOC viticoles : pour le champagne, les coteaux champenois, et le rosé des Riceys que l’on connaissait déjà à la table de Louis XIV…
J’espère ne pas vous avoir ennuyé avec ce grand article et même, au contraire, vous avoir donné l’envie d’aller découvrir ma belle région… En tout cas, moi, je me suis régalée d’y aller et d’avoir fait ce petit reportage !
Peut-être que certains d’entre vous ne connaissent que les magasins d’usine de Troyes mais là-dessus, je ne peux vous donner aucun conseil car comme vous l’avez peut-être remarqué, les magasins et nous… c’est pas notre truc !
Allez je me ré-attelle à mon commentaire. J’avais commenté juste après ta publication, et puis ça a buggué et j’ai eu la flemme de tout ré-écrire… Cela m’a bien fait rire de voir que vous êtes allés à Troyes le week-end juste après nous ! Vous avez l’air d’avoir eu du bon temps c’est chouette… et cela devait être plein d’émotions pour toi Laurianne de faire ce pélerinage sur les traces de ton enfance. En tout cas Troyes est une ville magnifique ! Gros bisous à tous les trois, en espérant vour voir bientôt 🙂
Oh bon sang je suis toute retournée. J’ai adoré chaque images ! Quels sculpteurs ces troyens ! Les vitraux sublimes et ce retour à nos premières années en plus sous un ciel bleu magnifique. MERCIIII
Oui, j’aurais tellement aimé qu’on fasse ce « pélerinage » ensemble ! On se le fera un de ces jours, c’est sûr… Bisous
Bonjour,Merci pour les photos de votre merveilleux « pèlerinage » en terre champenoise.J’imagine que pour Laurianne, ce fût une grande émotion de revoirles lieux de son enfance. Gardons espoir que pour la guerre en Ukraineune solution diplomatique soit vite trouvée et que le dirigeant Russe retrouveun peu de lucidité. Je vous embrasse. René
Oui bien sûr, j’ai beaucoup apprécié ce retour dans le temps… malgré cette menace qui pèse sur nous qui, sans gâcher notre plaisir, l’a tout de même un peu assombri ! Pourvu que tous ces gens reprennent leur sang froid mais hélas, quand on regarde le passé, rien n’est moins sûr ! Bisous de nous 3
merci pour ce superbe document. Plein de souvenirs pour Lauriane mais pour moi aussi. Encore merci ;
un vrai reportage de pro. Bravo
Merci pour ton gentil petit mot, je suis contente que cela te rappelle des souvenirs ! Bibis de nous 3